Apprendre le français à l’âge adulte : Examen des pratiques exemplaires actuelles en francisation des adultes au Québec

L’apprentissage du français représente un défi pour beaucoup de minorités linguistiques au Québec. Vu la primauté grandissante du français dans la province, l’apprentissage de cette langue est une priorité de plus en plus importante pour les personnes qui sont confrontées à des obstacles liés au français et qui souhaitent participer au marché du travail et à la société québécoise dans son ensemble. La Table ronde provinciale sur l’emploi (PERT) s’est déjà penchée sur l’écosystème québécois de la francisation des adultes pour se faire une idée de la disponibilité et de l’accessibilité des programmes offerts dans la province. Nos constats : le cadre québécois de francisation des adultes est une mosaïque de programmes à la disponibilité et aux coûts variables, et d’importants obtacles se dressent devant les personnes apprenantes selon leur lieu de vie, leur statut migratoire et leur statut d’emploi, entre autres critères d’admissibilité. Par ailleurs, si la formation linguistique offre des avantages concrets, la recherche montre que les adultes peuvent avoir plus de difficulté que les jeunes à apprendre une langue. En effet, les adultes ont besoin de plus de temps et d’investissement pour progresser, et ont souvent plusieurs engagements simultanés (travail, proche aidance). Compte tenu des caractéristiques propres à l’apprentissage d’une langue chez les adultes, l’élaboration et la mise en oeuvre de programmes connexes nécessitent une attention particulière. Par la présente étude, nous souhaitons contribuer à l’amélioration des programmes de francisation des adultes au Québec. L’étude donne un aperçu des pratiques exemplaires en la matière sur la base d’entrevues menées auprès de vingt-quatre (24) éducateurs, éducatrices, cadres, chercheurs et chercheuses dont le travail vise à améliorer la francisation des adultes, et de travaux de recherche secondaire évalués par les pairs et les paires sur l’apprentissage d’une langue. Nous nous concentrons sur la francisation des Québécois d’expression anglaise, particulièrement ceux et celles qui rencontrent des obstacles à l’emploi d’ordre linguistique.